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Préface rédigée par Michel Derlange, Professeur Emerite d'histoire Moderne, Universite de Sophia- Antipolis

Voici une étude monographique de tout premier ordre et paradoxalement surprenante d’un petit village
du moyen-pays, dépendant de Coursegoules et n’ayant acquis son indépendance qu’à la Révolution.
Faiblesse de cet habitat isolé sur un replat, entre un plateau à dominante karstique et les Gorges du
Loup, aux conditions naturelles peu engageantes, par ailleurs minutieusement analysées, propices à une
certaine dispersion, au climat de semi-montagne défavorable à l’olivier mais tirant l’essentiel de ses
ressources de ses zones emblavées.

ne installation modeste remontant au Haut Moyen Âge, anéantie par la peste des années 1450 et repeuplée par la volonté d’un seigneur qui, par son acte d’habitation, la place sous la tutelle d’un voisin quelque peu éloigné, Coursegoules, lequel s’empresse, une fois sa seigneurie rachetée à un Glandevès ruiné, d’en exploiter le profit. Les « Mauniers n’auront qu’un syndic pour défendre leurs intérêts. Mais une population qui sait affirmer son identité en obtenant l’érection d’une paroisse par l’évêque de Vence et confortée par une solidité démographique – fort bien étudiée – qui permettra son érection en commune indépendante avec la Révolution.

Dès lors, le village tourne le dos à son voisin pour s’ouvrir aux conditions plus favorables du bas-pays,
mais ancré durant encore trois-quarts de siècle sur une exploitation routinière d’esprit communautaire et
sous l’emprise d’une vie politique socialement contrôlée. Avec l’arrivée de la route du Loup
commence l’hémorragie de la jeunesse et le vieillissement de sa population. Loin de bénéficier de plus
larges ouvertures, le village se recroqueville, est saigné par la Grande Guerre mais continue à survivre,
participe à la nouvelle guerre et demeure bien réellement intégré à la nation. On ne peut que louer cette recherche qui fait de ce petit habitat un village qui s’insère normalement dans l’histoire des communautés provençales. Et comment ne pas être séduit par l’acharnement de ces paysans à résister à ces conditions difficiles, tant naturelles qu’humaines. Une lecture claire, solidement argumentée, pertinemment illustrée et sous-tendue par un chercheur historien passionné.

Titre des chapîtres, le tout rédigé par Claude Marro, sociétaire honoraire de la Société Scientique et Littéraire
- La Formation du paysage
- Des premiers habitants à l'individualisation du territoire
- Le premier village
- Repeuplement et mise en tutelle (XVIe - XVIIIe siècle)
- La révolution et l'empire
- Le XIXe siècle : une lente ouverture, un rapide déclin
- Un village qui résiste

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