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Conférence Amedeo Modigliani : ivre de femmes et de peinture par Jean-Baptiste Pisano
L’exposition retrace la relation entre Amedeo Modigliani (1884-1920), artiste majeur de l’École de Paris, et son premier marchand influent, Paul Guillaume (1891-1934). Leur collaboration, entamée autour de 1914-1915, a joué un rôle central dans la reconnaissance de Modigliani, en France et à l’international.
1. Leur rencontre et collaboration
Modigliani rencontre Paul Guillaume peu après le départ de son premier mécène, Paul Alexandre. Le jeune galeriste s’intéresse très tôt à son travail, le soutient matériellement (en lui louant un atelier) et expose ses œuvres dans son appartement-galerie. Modigliani réalise plusieurs portraits du marchand, et Guillaume contribue activement à diffuser ses œuvres, même après la mort de l’artiste.
2. Sculpture et influences
Entre 1911 et 1913, Modigliani se consacre à la sculpture, influencé par l’art primitif (africain, égyptien, khmer) qu’il découvre dans les musées parisiens. Il réalise des têtes stylisées en pierre, qui annoncent les formes allongées de ses peintures. Même après l’arrêt de la sculpture, Paul Guillaume achète et vend plusieurs de ces œuvres.
3. Un artiste au cœur de la vie parisienne
Modigliani évolue dans un milieu artistique cosmopolite : il fréquente Brancusi, Soutine, Picasso, Cocteau, et bien d’autres. Avec Guillaume, il partage aussi un goût pour la littérature et les arts extra-occidentaux. Réformés tous deux, ils ne participent pas à la guerre de 14-18 et restent actifs à Paris.
4. La période méridionale
En 1917, soutenu par un nouveau marchand, Léopold Zborowski, Modigliani peint des nus féminins très expressifs, parfois jugés scandaleux. Il part ensuite sur la Côte d’Azur, où il peint des portraits d’enfants, de domestiques, et quelques paysages. Paul Guillaume continue à acquérir et vendre certaines de ces œuvres après 1920.
Œuvres des enfants de l’école des beaux- arts de Cannes sous la direction de leur professeur Cecile Pierret.
Voici quelques œuvres d’Amedeo Modigliani:
Jeanne Hébuterne a inspiré de nombreux portraits à Modigliani, qui la rencontre en mars 1917, alors qu’elle n’a que 18 ans.
Dès 1909, Modigliani se passionne pour la sculpture, influencé par Brâncuși et les masques africains. Mais sa santé fragile l’oblige à arrêter en 1914. Il se consacre alors à la peinture, en gardant un style sculptural dans ses portraits aux traits marqués.
Portrait de Paul Guillaume, Novo Pilota, 1915
Ce portrait de Paul Guillaume, marchand d’art et soutien de Modigliani, allie une pose classique à un style moderne. L’inscription Novo Pilota rend hommage à son rôle de pionnier dans l’art avant-gardiste.
Caryatide, vers 1913
Modigliani, aussi excellent dessinateur, offrait souvent ses œuvres malgré sa pauvreté. Inspiré par les caryatides grecques, il étirait les formes dans un style maniériste et sensuel.
Nu couché, 1917
Le Nu couché, vendu 170,4 millions de dollars en 2015, est une œuvre majeure de Modigliani. Ce nu sensuel, inspiré de la Vénus allongée, avait choqué en 1917 par sa nudité réaliste, adoucie par le regard vide caractéristique de l’artiste.